Je t’écris, poussé par le vent du progrès, et imaginant ta joie à la remontée du camp de la réaction... Non je ne suis pas en France et parfois je le regrette parce que la bataille a l’air alléchante. J’ai l’ impression que ça prend des tournures d’affaire Dreyfus. Et pour tout t’avouer, j’aurai aimé, avec tout l’amour que j’ ai pour toi, te planter délicatement le Laguiole de berger de mon père entre les omoplates pour t’introduire dans le monde charmant des luttes populaires. J’imagines allégrement, que tu te serais relevé, difficilement mais poussé par la passion politique, pour me fracasser un bout du crâne avec ta batte cloutée, pour qu’enfin mon petit cerveau s’imprègne des bienfaits du marche. Puis classique...nous aurions hurlé, casse une ou deux portes, nous nous serions insultés de tous les noms et aurions fini dans les bras l’un de l’autre se complimentant mutuellement ; buvant une bière et fortifiant notre amitié par nos différences politiques.
Mais non, je ne suis pas en France. Je suis dans un pays ou les ravages de 40 ans de libéralisme effréné se voient dans la rue. Pour s’en rendre compte pas besoin d’être un économiste spécialise, un journaliste d’investigation ou encore mieux....un expert ! Il suffit de relever la tête vers ces collines qui entoure Caracas pour se rendre compte que les miracles annonces par le F.M.I ou la Banque Mondiale ne se sont finalement pas réalisés. Ou plutôt si, mais pas pour tous. Dans l’Est de Caracas, on vit plutôt bien, plutôt blanc, dans le style nord américain. On parle de l’Ouest avec la peur et le dégoût dans les yeux - des gens sales et violents- qui sont tous des agents de « este diablo » (Chavez comme tu peux l’imaginer). La frontière entre ces deux parties de la capitale est plus qu’une frontière géographique. C’est une frontière sociale, économique, cognitive. On ne se représente pas le monde de la même façon, on ne vit pas dans le même monde au sens propre. Donc on s’ignore, et l’ignorance et l’isolement engendre la méfiance, la peur, la haine parfois. Frontière symbolique ou frontière réelle ?
Ces personnes te parlent de l’Europe en se remémorant le dernier séjour en Espagne ou à Paris. Ah Paris, « que lindo Paris ! ». On t’évoque les cafés de Montmartre, et les ramblas de Barcelone, on s’enchante de ta venue et bien souvent comme tu est blanc et européen, on critique allégrement Chavez, son gouvernement, et toute la horde de sauvages incultes qui soutient cette politique.
« Sauvage inculte », ça ne te rappelle rien. C’est quasiment le même argumentaire qu’emploie les partisans du OUI devant le refus du peuple à les suivre aveuglement. C’est le même lexique que celui utilise pour Maastricht en 1992, quand à la différence de Nice, Amsterdam, Schengen, Helsinki, nos politiciens s’étaient rappelé que nous étions en Démocratie, et qu’au moins une mascarade d’élection devait en entretenir l’illusion. « Inculte, fasciste, stupide... ils ne comprennent donc rien ! » Quelle peine que la politique ne soit pas une science dure car nous pourrions calculer une fois pour toute le meilleure système, la « plus grande somme des bonheurs » comme disait Bolivar, et fini les bagarres politiques ! Mais depuis la mort du Roi, et après Hegel, nous savons que la Vérité n’est pas monolithique mais résulte de l’opposition, de la confrontation de, au moins deux points de vue différents.
Et ce Parti d’« incultes » dont je suis fier d’être membre, est internationaliste. De Caracas à Paris, d’El Valle à la Courneuve, le Peuple relève la tête et constate l’inadéquation entre tes promesses et leur cadre de vie. Et a partir de ce constat brut figure toi qu’ils pensent et s’organisent.
Au Venezuela, cette prise de conscience de la force populaire est arrive très rapidement. 9 ans exactement ! De 1989 a 1998 ! Avant, ce peuple attendait la réalisation des bienfaits de la société de marché. Mais comme dans la chansonnette l’empereur Capital, sa femme Banque mondiale et le petit prince FMI ne rencontraientt jamais ce peuple invisible, et revenaient le lendemain, quand ils n’allaient pas passer le week end a Miami.
A force de frustrations la colère grondait ! Non ils n ont pas voté F.N pour manifester leur rejet du système politique traditionnel. Le gouvernement de l’époque, du social-démocrate Carlos Andres Perez, en appliquant les plans d’ajustements structurels du FMI, les a jeté dans la rue. La conséquence de ces plans fut l’augmentation du prix de l’essence à la pompe. Cela a entraîne une augmentation des transports en commun et surtout une véritable flambée des produits de première nécessite, dépendants du transport routier. Pour « pacifier » ces émeutes de la faim, ce président a eu recours à l’armée. Mais pas n’importe quel bataillon ! ! Dans le pays de Bolivar, l’armée est toujours reste progressiste et respectueuse de l’union civico-militaire prônée par les idéaux bolivariens. Le soldat du Peuple, habitant de Caracas aurait sans doute hésité a tirer sur ces voisins, ses amis, sa famille, ses semblables, et la révolte populaire aurait facilement pu tourner au changement de régime. Le gouvernement a donc envoyé des bataillons de choc, ou des jeunes soldats venant des régions les plus reculés. Les mesures libérales firent plus de 2000 victimes.
J’espère de tous mon coeur que nous ne conaitrons pas un tel désastre un jour si ton voeux pour l’Europe l’emporte sur le mien.
Ce massacre, connu sous le nom de « Caracazo » a matérialisé dans le sang le désir de changement. Ce fut la première révolte contre le neo-libéralisme, 5 ans avant le cri de la jungle Lacondone et le soulèvement zapatiste, et combien de temps avant notre réveil...
Dans les rangs de l’armée du peuple, ce sentiment fut approfondi par un groupe d’officier qui, le 04 février 1992 décidèrent d’en finir avec le bipartisme selle par le pacte de Punto fijo . Ils échouèrent dans leur bataille contre l’hydre bicéphale neo-liberale. Un jeune officier assuma la responsabilité de cette tentative de bouleversement radical « Nos objectifs ne sont pas atteints, pour l’instant. J’assume la responsabilité de ces évènements » dit-il dans les 20 secondes que le gouvernement lui a octroyé pour s’exprimer au Peuple et à l’armée. Assumer une responsabilité en temps de crise, les vénézuéliens n’y étaient pas habitués... nous, européens, non plus d’ailleurs ! Mais plus que ce geste, ce « pour l’instant » fit de Hugo Rafael Chavez Frias un héros populaire.
L’instant va durer 6 ans, et en 1998, il fut élu président du Venezuela. Sa première préoccupation fut de changer la constitution.
Pour ce faire, il délégua à un ancien président de droite la charge d’écrire une nouvel charte suprême, pour ensuite essayer d’imposer cette nouvelle constitution libérale au Peuple vénézuélien...
NON, comme tu peux l’imaginer de ce coté ci du « charco », cela ne s’est pas passe comme ça. On lit souvent dans la propagande médiatique contre le gouvernement vénézuélien que ce pays vire a la dictature. Nous aurions dut nous inspirer d’une telle dictature pour rédiger notre Traite pour une Constitution européenne.
Tout d’abord, il y eu une véritable volonté de consulter le Peuple sur ces besoins, ces nécessites. Apres la réalisation de ce cahier de doléances, le président convoqua un référendum pour demander aux vénézuéliens s’ils étaient d’accord pour changer de constitution et convoquer une assemblée constituante. Le résultat exprime par lui même la nécessite de changement : par 90%, la convocation de la Constituante fut approuve.
Puis, il y eut des élections pour élire les représentants à cette assemblée constituante. Cette assemblée fut le miroir de la réalité politique de ce moment. Elle comptaient des partisans ou alliés de Chavez mais aussi des adversaires politiques. Entendre dire aujourd hui que cette constitution est l’oeuvre de Chavez, écrivant seul jour et nuit la charte suprême, est un média-mensonge qui nie l’organisation du débat démocratique autour de cette constitution.
Aprés quelques mois de travail, s’inspirant du projet de Chavez mais intégrant des éléments du cahier de doléances et du débat résultant des différences politiques, les députés de l’assemblée constituante présentèrent une nouvelle fois leur projet à l’approbation des vénézuéliens. Le 15 décembre 1999, la nouvelle Charte Suprême fut ratifie par 71.19% de vénézuéliens.
Quelle belle preuve de démocratie ! ! Constates tu, mon frère, combien nous sommes loin d’un tel fonctionnement démocratique ? La manière dont fut élabore le Traite pour une constitution européenne est une négation des aspirations populaires à faire parti du processus d’élaboration. Et encore, nous avons cette chance, en France, que l’on nous demande notre avis ce prochain 29 mai.
Un de tes grands arguments et du camp du OUI pour faire taire les craintes légitimes « d’en bas » est de dire que ce texte contient de nouvelles avancées sociales. J’ai fait plusieurs fois la lecture de ce Traite et je les cherche encore, mais tu sais, je fais parti de ce Parti « d’incultes », c’est peut être normal... Je les cherche encore peut être parce que je me suis accoutume à l’audace des articles de la Constitution de la république bolivarienne du Venezuela, et que dans mes rêves les plus fous j’aimerai voter un jour pour un texte de cette teneur dans mon pays.
Je te livre quelques exemples pris dans le texte bolivarien :
- art. 72 : Toutes les charges et magistratures de l’élection populaire sont révocables.
Passée la moitié de la période à laquelle a été élu, le ou la fonctionnaire, un nombre qui ne peut être inférieur à vingt pour cent des électeurs ou électrices inscrit(e)s dans la circonscription correspondante pourra solliciter la convocation d’un référendum pour révoquer son mandat. Quand le nombre d’électeurs ou d’électrices, égal ou supérieur, à vingt cinq pour cent des électeurs ou électrices inscrit(e)s aura voté la révocation, on considère le mandant révoqué. On procédera immédiatement à couvrir la vacance du poste conformément aux dispositions de la présente Constitution et la loi. La révocation du mandat pour les membres du corps se réalisera en conformité avec la loi. Durant la période de son mandat, le ou la fonctionnaire ne peut subir plus d’une sollicitation de révocation de son mandat.
Toutes les charges sont révocables et selon un mode de destitution qui ne favorise pas un climat de chaos. Mais les élus doivent rendre des comptes a leur électorat, ou simplement le respecter et tenir ce a quoi ils s’étaient engagés pour obtenir leur mandat. Dans le cas du Venezuela, même le président peut être destitue. Tu me diras que ça serait difficilement acceptable dans notre « Europe démocratique » étant donne que les membres de la commission ne sont pas soumis à une élection populaire.
- art. 307 : Le régime des grandes propriétés foncières est contraire à l’intérêt social .
La loi réglemente de façon appropriée le régime fiscal pour grever les terres incultes et établir les mesures nécessaires pour leur transformation en unités économiques productives, en rachetant également les terres à vocation agricole. Les paysans ou les paysannes et les autres producteurs ou productrices agricoles ont droit à la propriété de la terre dans les cas et les formes spéciales attribuées par la loi.
L’État protége et favorise les formes associatives et particulières de propriété pour garantir la production agricole. L’État veille à l’aménagement soutenu des terres à vocation agricole pour assurer son potentiel agroalimentaire.
Le petit paysan polonais serait à mon avis rassure par l’ introduction dans notre Traité pour une constitution européenne d’un article de cette teneur qui lui protégerait son lopin de terre contre l’appétit des puissants.
- Art. 84 : Pour garantir le droit à la santé L’État créera et exercera l’action Directrice et gérera un système public national de santé, de caractère intersectoriel, décentralisé et participatif intégré au système de la sécurité sociale, régi par les principes de la gratuité universelle, l’intégrité, l’équité, l’intégration sociale et la solidarité.
Le système public de santé donnera priorité à la promotion de la santé et à la prévention des maladies, garantissant les traitements adéquats et de réhabilitation de la qualité. Les biens des services publics de santé sont propriété de L’État et ne pourront pas être privatisés. La communauté organisée a le droit et le devoir de participer dans la prise de décision sur la planification, l’exécution et le contrôle de la politique spécifique dans les institutions publiques de santé.
Face à la volonté dans notre Traité constitutionnel de faire rentrer les services publics dans un système de concurrence libérale, cette acte constitutionnel de ne pas abandonner le système public de santé me semble plus que louable.
- Art. 303 : Pour des raisons de souveraineté économique et politique et de stratégie nationale, l’Etat conserve la totalité des actions de Petróleos de Venezuela SA, ou de l’organisme a créer pour la gestion de l’industrie pétrolière, exception faite des filiales, associations stratégiques, entreprises et autres qui se créent ou se constituent comme conséquence du développement du négoce de Petróleos de Venezuela, SA.
Il s’ agit ici de préserver la ressource nationale la plus importante. Le Venezuela est le cinquième exportateur d’or noir. Les richesses préservées par cet article servent aujourd hui à financer les nombreux programmes sociaux du gouvernement bolivarien. Ne pas livrer nos richesses à l’appétit des multinationales, je cherche encore un tel article dans notre Traite pour une Constitution européenne.
Tu remarqueras, à travers ces exemples, que cette constitution est lisible par tout un chacun. Elle diffère en cela de l’opacité du vocabulaire utilise dans notre Traite pour une constitution européenne. La conséquence est qu’ici, la grande majorité des vénézuéliens se sont approprie leur Charte Suprême et la connaissent dans ces moindres articles. Quel plaisir et quelle surprise d’être promené a travers le texte constitutionnel par un vendeur de rue, un instituteur, un boulanger, qui t’explique leurs droits, bicha en main.
Combien de personnes en France, en Slovaquie, en Espagne, en Hongrie, connaitront ce Traité pour lequel tu t’apprêtes à voter. Si un tel désintérêt se manifeste, c’est peut être que ce traité parait loin, inaccessible, voire inutile. Le vote NON, c’est aussi un moyen de dire que cette Europe là n’est pas la notre, et que notre réel désir d Europe doit passer par un rapprochement avec ses citoyens.
Car encore une fois, parmi tous les noms d’oiseaux dont tu nous traites, il y en a un qui s’avère particulièrement odieux. L’accusation d’être anti-européen. Européens nous le sommes géographiquement, nous ne pouvons le nier. En revanche, politiquement, nous n’en sommes qu’à nos débuts.
Revendiquer une autre politique européenne, c’est revendiquer que notre position géographique s’accompagne d’un véritable souci pour l’« Europe d’en bas » !
Qui plus est, cette accusation n’est pas sans mépris pour le peuple du non. Elle nous transforme en ignobles fascistes, replié sur nous même, craintif d’un « prétendu » progrès.
Ce que j’essaie de te dire, c’est que le « Parti d incultes » sait ou est son intérêt. Et si l’Etat ou un Gouvernement supra-nationale prends en compte et s’intéresse à cette armée de pauvres en France ou dans notre douce Europe, il y a fort à parier que celle-ci s’avérera tellement pro européenne que cela dépassera tes rêves les plus chers.
Si je t’ai parle plus haut du « Caracazo », c’est pour te montrer à quel point le changement peut aller vite et qu’un peuple oublie et méprisé peut soudainement se transformer en un peuple en lutte digne et fier de se qu’il construit. L’organisation populaire s’est, ici, faite en dehors des cadres traditionnels de la politique. Le Peuple a pris conscience de l’immense pouvoir qu’il pouvait tirer de lui-même et s’organise en associations de quartiers, culturels ou sportives, médias communautaires, pour reconstruire un tissu social. Les classes populaires ont accédé à une visibilité sociale qui leur avait été interdite pendant des décennies.
Songe à tous les spectres qui hantent les quartiers nord de nos grandes villes, ou ceux qui vivent dans les campagnes françaises, à tous ces « gens » sur qui l’on glose dans les cafés parisiens et qui n’apparaissent à la surface de la décence social que sous la forme du « deschien », ou de la racaille banlieusarde. A tous ces gens qui vont rejeter ton projet européen parce qu’ils ont bien compris, de manière tout a fait rationnelle, que, depuis Maastricht, le paradis promis n’était qu’une continuation de leur enfer social.
C’est en référence à la libération de cette énergie populaire que je reviens à mon exemple vénézuélien. Contenu depuis des années, les fondations de cette organisation populaire se sont élaborées au cours de la période d’ attente. Avec l’avènement de Chavez, cette énergie a explosé et constitue la base de l’effervescence révolutionnaire du Venezuela bolivarien.
Imagines alors le flux d’énergie qui se libérerait de ces « invisibles sociaux » si on leur donnait la possibilité institutionnelle de s’exprimer par leur pratiques, si on les encourager à s’organiser légalement, à participer à la prise en main de leur propre destin. Voter NON, c’est aussi une manière de faire passer cette nécessite pour une Europe plus juste, plus égalitaire et respectueuse de nos droits sociaux.
Alors y a-t-il eu un Chaos au Venezuela, un Chaos comparable à celui que nous prédisent nos Nostradamus médiatiques si le NON l’ emporte. L’Europe va-t-elle resombrée dans ce que son histoire a de plus honteux ?
Au Venezuela, il n’y a pas eu de chaos, et depuis 1999, le gouvernement bolivarien n’a eu de cesse que d’améliorer le quotidien des 64.5% des vénézuéliens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Reforme agraire, Missions d éducation populaire, accès a une santé de proximité gratuite, protection des ressources pétrolières nationales, développement d’accords économiques solidaires privilégiant le développement durable (notamment au sein de l’ ALBA avec Cuba). Non seulement il n y a pas eu de chaos, mais l’année dernière, ce pays a enregistré un taux de croissance de l’économie non pétrolière de 18.4%, incroyable pour ceux qui ont ose rompre avec le système dominant, pour ceux qui ont, eux aussi, osé dire NON !
Bref pas de chaos, mais des tentatives de K.O. ! Devant l’audace des reformes avancées, l’opposition au gouvernement a tenté de multiples tentatives pour donner l’uppercut fatal à ce mouvement populaire. Coup d’Etat mediatico-militaire (11 avril 2002), Lock-out patronal paralysant le pays durant plus de 2 mois (décembre 2002- Février 2004), manifestations violentes dont le seul but étaient de solliciter une intervention étrangère (février 2004), présence de 156 paramilitaires colombiens dans les alentours de Caracas (mai 2004), violation de la souveraineté du territoire vénézuélien avec le kidnapping par des policiers vénézuéliens corrompus et des militaires colombiens du guérillero R. Granda a Caracas (décembre 2004), etc... [1]
Autrement dit, le Chaos n’est pas venu de la décision du peuple souverain d’accorder un mandat à Chavez, mais de la réaction des secteurs les plus conservateurs et libéraux qui refusent le changement opère par leur chef de l’Etat.
Dans notre cas non plus, il n’y aura pas de Chaos mais en cas de renégociation du Traité pour une constitution européenne ou de discussion sur le fonctionnement démocratique de l’Europe,les tentatives de K.O. seront nombreuses. Nous faire revoter plusieurs rounds jusqu a ce que nous devenions intelligents et ratifions le OUI est une possibilité de K.O.
De toutes les manières, nous assistons à travers de ce débat, à la mise en relief de l’ essoufflement de notre démocratie représentative. Le peuple ne sont sent plus concerne (quelque soit le résultat du 29/05, le taux d’ abstention sera encore très élevée), nos élites politiques et médiatiques ne lui parlent plus ou tout simplement le méprise, l’idée politique ne vaut que si elle passe a la télévision.
Et sur ce point, nous assistons à une véritable prise en otage du débat démocratique. Comme le souligne un récent appel contre la censure du NON dans les médias, toutes chaînes confondues, le nombre d’intervenants à la télévision sur le traité constitutionnel européen entre le 1er janvier et le 31 mars 2005 était :
- pour les favorables au « NON » : 29%
- pour les favorables au « OUI » : 71%
Comment accepter que nos médias passent sous silence les craintes exprimées par plusieurs millions de français. Comment accepter que les rares défenseurs du NON qui passent a la télévision ou dans la presse soit dépeint sous les couleurs du fascisme ? Comment accepter les mensonges permanents ou l’absence de tous débats dans nos médias ? Comment accepter l’absence de débat démocratique ?
Le parallèle avec le Venezuela est encore intéressant à plus d’un égard. La violence des médias contre les aspirations populaires est proportionnelle à leurs capacités réelles de réalisation. L’extrémisme des médias commerciaux vénézuéliens le révèle bien. Ils se sont constitue en véritable acteur politique et unique fer de lance d’une opposition hétéroclite co-organisant le coup d’état d Avril 2002 et favorisant la crise économique que le pays a connu lors du Lock-out de l’hiver 2002-2003.
Qu’un jour, surgisse de la colère populaire un gouvernement progressiste et nous verrons avec quelle violence, les diverses propriétés de Lagardère, Dassault ou Bouygues traite ce régime et les personnes qui l’ont élus. Nous nous rappellerons alors du Venezuela bolivarien.
T’écrivant d’un pays, en lutte pour sa souveraineté économique, et son indépendance politique, je m’inquiètes légitimement de ton choix, mon ami. Parce que,le sommeil des Peuples n’est pas éternel comme le démontre l’exemple vénézuélien.
Parce que le mépris pour ce peuple engendre du ressentiment et de la colère dont les formes d’expression peuvent être variées. Energie et voracité démocratique ou préjudice à la démocratie.
Parce que en tant qu’européen de coeur et de raison, je souhaite qu’ une autre Europe se construise : une Europe respectueuse de ses citoyens, une Europe luttant pour l’intérêt des Peuples qu’ils soit français ou vénézuélien, européens ou extra-européens, une Europe sociale et plus démocratique, une Europe combattant toute forme d’exclusion,
Parce que je souhaite voire la France évoluer dans cette Europe là, (Par procuration), Je voterai NON !